Toutes sortes de plans peuvent être rédigés en vue d’arriver à des fins désirables. Cependant, ce ne sont que des plans. Tant que le moment où ils doivent être exécutés et la façon dont ils doivent l’être et par qui n’auront pas été établis, organisés, autorisés ou convenus, ils ne seront pas terminés.
C’est pourquoi la planification a parfois mauvaise réputation.
Vous pourriez planifier de gagner un million de dollars, mais si vous n’établissez pas quand, comment et qui sous la forme de cibles de différents types, rien n’arrivera. Un plan brillant est mis au point pour transformer le port de Boston en une station de pétroliers. Il pourrait avoir été parfaitement dessiné, montrant la place de chaque chose. On pourrait même avoir des maquettes. Dix ans passent et ça n’a toujours pas démarré, et c’est encore moins terminé. Vous avez déjà vu des plans de ce genre. Les expositions universelles en sont remplies.
On pourrait aussi avoir un plan qui comporte des cibles — qui, quand, comment —, mais si les cibles étaient médiocres ou irréelles, il ne serait jamais terminé.
On pourrait aussi avoir un plan qui ne soit pas précédé de CIBLE CONDITIONNELLE et dont personne ne veut vraiment ; il n’a aucun but réel. Il est peu probable que ce plan sera exécuté un jour. Une telle chose est arrivée à Corfou (île grecque). Un théâtre grec à moitié terminé avait simplement été laissé en plan. Personne ne s’était soucié de demander aux habitants s’ils le voulaient ou s’il était nécessaire. Donc, même s’il était très bien planifié et même s’il avait été partiellement mis sous formes de cibles et à moitié terminé, voilà où il en était : à moitié achevé. Et il est resté ainsi depuis.
Un plan, par lequel on entend un dessin ou une maquette à l’échelle d’un secteur, d’un projet ou de quelque chose, est bien entendu une nécessité vitale pour avoir une construction, et la construction n’aboutit pas sans cela. Il peut même avoir été approuvé en tant que plan.
Mais si ce plan n’est pas fondé sur les données résultant d’une cible conditionnelle (une étude de ce qui est nécessaire ou faisable), il sera inutile ou ne cadrera pas. Et si les fonds ne sont pas alloués ou que personne ne reçoit l’ordre de l’exécuter, et si le programme de production n’existe pas, alors, pour chacune de ces raisons, il ne sera jamais exécuté.
Quand on a élaboré un plan et que l’on travaille sur un programme qui doit recevoir une autorisation, celui-ci devra se conformer aux points ci-dessous pour être approuvé :
a) Il est le résultat d’une cible conditionnelle (étude de ce qui est demandé et nécessaire) ;
b) Les détails de la chose elle-même, on entend par là, une représentation d’elle ou de son envergure, ainsi que la facilité ou la difficulté de son exécution et avec quelles personnes et quels matériaux ;
c) Sa classification déterminant s’il est vital ou simplement utile ;
d) Ses cibles primaires montrant quelle organisation sera nécessaire pour l’accomplir ;
e) Les cibles opérationnelles montrant sa planification dans le temps (même s’il n’est pas planifié avec des dates, mais des jours ou des semaines) et comment elles cadrent avec d’autres actions ;
f) Son coût et si oui ou non il sera rentable, ou si l’on peut se le permettre, ou combien il rapportera.
Le programme devrait comporter toutes les cibles.
Un plandevrait être la représentation de la chose elle-même.
Ainsi on voit pourquoi certaines choses ne démarrent jamais et pourquoi elles ne sont souvent pas achevées même si elles étaient planifiées. Le plan n’est pas avancé sous forme de cibles et ainsi il est irréel ou n’est jamais fait.
Il arrive parfois qu’une cible conditionnelle omette de s’enquérir des obstaclesou des oppositions pouvant exister, ou des compétences et talents disponibles, et peut ainsi dérailler de cette façon.
Mais si on saisit bien ces points, alors on peut voir l’étendue du sujet et on peut devenir tout à fait brillant et accomplir des choses qui jusqu’ici étaient hors d’atteinte, ou auxquelles on n’avait jamais pensé.